Prise en charge de l’obésité

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Généralement, le tissu graisseux se développe plus sous la peau chez les femmes. On parle de SAT (subcutaneous adipose tissue) et d’obésité gynoïde. Chez les hommes, elle se développe préférentiellement entre les organes internes. Il s’agit de VAT (visceral adipose tissue) et d’obésité androïde. Cette notion a son importance puisque souvent, la graisse entre les organes réduit le potentiel de mobilisation de l’intestin, notamment pour réaliser un bypass gastrique.

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Surpoids et obésité.

Le surpoids et l’obésité sont un problème de santé majeur en constante augmentation dans le monde et particulièrement en Belgique. Les dernières valeurs nationales datent de 2018 et montrent que 49,3% de la population adulte belge était en surpoids (BMI ≥25kg/m²) et 15,9% étaient obèses (BMI ≥30kg/m²).

La chirurgie de l’obésité est en plein essor et représente un nombre important des interventions réalisées en Belgique.
A titre d’exemple :
Entre 2007 et 2017, 106 679 patients ont bénéficié d’une chirurgie bariatrique dans notre pays, c’est-à-dire environ 1 % de la population belge. [source : KCE 2020]

Les conséquences de l’obésité sont nombreuses et potentiellement graves. Celles-ci réduisent l’estime de soi, la qualité de vie, et même l’espérance de vie de plusieurs années.
Entre autres sont associées les maladies suivantes :

  • le diabète de type 2, l’hypercholestérolémie
  • les maladies cardio-vasculaires : l’hypertension artérielle, l’infarctus du myocarde
  • les maladies respiratoires : le syndrome d’apnée du sommeil, l’insuffisance respiratoire chronique
  • les maladies articulaires: l’arthrose
  • les maladies hépatiques : stéatose hépatique (foie gras), calculs vésiculaires (pierres dans la vésicule biliaire)
  • la dépression
  • l’infertilité
  • certains cancers

Buts de la prise en charge (chirurgicale ou non) de l’obésité :

  • Améliorer l’espérance de vie de plusieurs années [Adams et al., NEJM 2007]
  • Améliorer la qualité de vie par la diminution de sévérité voire la disparition de comorbidités comme le diabète de type II [Buchwald et al., Am J Med 2009], le syndrome d’apnée du sommeil ou l’hypertension artérielle, la NASH (foie gras non lié à l’alcool), la survenue de certains cancers.
  • Améliorer les répercussions psychologiques, économiques et sociales.

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Pour quantifier le résultat postopératoire d’une chirurgie de l’obésité, on calcule le pourcentage de perte d’excès de poids (EWL%, excess weight loss) ou le pourcentage de perte d’excès de BMI (EBMIL%, excess BMI loss) plutôt qu’une perte de poids total car le poids idéal est très dépendant de la taille. Ceci reflète mieux la perte de poids après traitement. Il s’agit de la perte de l’excédent pondéral par rapport au poids que vous auriez si votre BMI était à 25 kg/m² (léger surpoids, mais aussi la valeur de BMI considérée comme étant corrélée à la meilleure espérance de vie).

Il est possible de vous donner une estimation statistique rationnelle de votre poids attendu après les différents types de chirurgie de l’obésité. Le but de la chirurgie de l’obésité est donc de vous rapprocher de ce BMI de 25kg/m² afin d’augmenter votre qualité et espérance de vie. Dans les faits, il est exceptionnel d’arriver à ce résultat avec la chirurgie. Les valeurs de référence sont plutôt de 60 à 70% de perte d’excès de poids pour le bypass gastrique, de 50% pour la sleeve gastrectomy et de 40% pour l’anneau gastrique. Une perte de poids trop importante et trop rapide est synonyme de danger et doit faire l’objet d’une consultation urgente. Classiquement, après une perte de poids continue les 6 premiers mois, le poids remonte légèrement pour se stabiliser au long cours.

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Qu’est-ce que l’obésité?

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La dépense énergétique globale se répartit comme suit: 60% pour le maintien des activités vitales, 10% pour la thermogénèse et 30% pour l’activité physique

Résumer le traitement de l’obésité à une unique intervention chirurgicale en dehors de toute approche globale serait une énorme erreur. L’obésité est en effet une maladie multifactorielle et complexe. Il existe entre autres une inflammation chronique du tissu graisseux, un bouleversement hormonal, un appauvrissement de la flore intestinale, une certaine forme d’injustice biologique avec un cercle vicieux qui s’ installe progressivement. Pour maximiser les chances de succès de l’opération, il faut comprendre quels sont les facteurs favorisants qui peuvent être nombreux et travailler dessus au préalable mais aussi après la chirurgie.

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La gestion des besoins énergétiques est régulée au niveau cérébral par un mécanisme de feedback hormonal complexe faisant appel à des signaux provenant du tissu adipeux, du tube digestif et de l’environnement. Des données issues du système nerveux entérique transitant par le tronc cérébral sont intégrées avec des hormones au niveau du noyau arqué de l’hypothalamus pour réguler l’appétit. La leptine, hormone anorexigène produite par les adipocytes, et la ghréline, hormone orexigène synthétisée surtout au niveau du fundus, influencent la prise alimentaire. Un rôle similaire est joué par d’autres hormones comme l’insuline, la cholécystokinine, le peptide YY, le glucagon-like peptide-1

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Quels sont les facteurs favorisant l’obésité

Les facteurs alimentaires

Trop grandes quantités ingérées, grignotages, compulsions, consommation d’aliments trop riches en sucres ou en matières grasses.
La gestion optimale de ses sensations de faim et l’éducation face à l’alimentation sont des éléments indispensables au succès d’une chirurgie de l’obésité. Le délai de l’intervention sera conditionné par les efforts réalisés en diététique afin d’éviter un échec de l’intervention et pour obtenir un meilleur résultat opératoire.
Il est capital de savoir reconnaître et de respecter les sensations de faim et de rassasiement afin de garder un poids stable. Une (re-)prise de poids peut être favorisée par une mauvaise gestion de ces sensations physiologiques. C’est la raison pour laquelle des régimes stricts sont très souvent suivis d’une reprise de poids plus importante.

Les facteurs psychologiques

La dépression, le stress. Tendance à se réfugier dans l’excès de nourriture pour lutter contre des émotions négatives. La gestion optimale des troubles du comportement alimentaires (très fréquents) en préopératoire est impérative pour améliorer l’effet d’une chirurgie de l’obésité et éviter la reprise de poids.
Notre équipe s’engage à assurer un suivi à vie si nécessaire et un suivi psychiatrique spécialisé est parfois proposé au cas par cas.

La sédentarité

Professions sédentaires, trajets en véhicule plus importants poussant à la surconsommation d’aliments riches ou modifiés.

Les facteurs environnementaux

Opulence alimentaire (buffets), moyens de transports, utilisation excessive d’écrans etc.

Certains mécanismes hormonaux

Le sevrage tabagique, la puberté, les grossesses, la ménopause.

Maladies endocrinologiques, génétiques

Elles sont exceptionnellement (<1% des cas) responsables d’une obésité sévère. Néanmoins, un dépistage auprès d’un endocrinologue est systématiquement réalisé en préopératoire.

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